Les violences intra-familiales en Belgique

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Elles sont l’une des formes de violence les plus répandues et les plus taboues de notre société. Les violences intra-familiales continuent donc de faire souffrir chaque année des milliers de victimes en Belgique. Derrière les portes closes, la violence s’exerce souvent en toute impunité. Il est temps de briser l’omerta et d’agir !

Comprendre les violences intra-familiales : définitions et typologies

Les violences intra-familiales regroupent l’ensemble des violences physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques qui s’exercent au sein de la cellule familiale. On distingue principalement la violence conjugale entre partenaires et la maltraitance sur les enfants ou les personnes dépendantes.

Ces violences prennent racine dans des rapports de domination entre l’agresseur et la victime. Comme l’explique la psychothérapeute Marie-Joe Kfoury à Bruxelles, la violence intra-familiale est avant tout un abus de pouvoir d’un membre de la famille sur un autre.

En outre, elles peuvent prendre diverses formes :

  • coups et blessures ;
  • viols conjugaux ;
  • humiliations et insultes répétées ;
  • chantages affectifs ;
  • privations ;
  • et négligences graves.

Leurs conséquences sont toujours désastreuses. Pourtant, par peur ou honte, beaucoup de victimes restent silencieuses et subissent cette violence pendant des mois, voire des années.

Les chiffres alarmants des violences intra-familiales en Belgique

Les statistiques belges sur les violences intra-familiales sont effarantes. Selon un rapport du Conseil Supérieur de la Santé datant de mai 2022, près d’une femme sur cinq aurait déjà subi des violences de la part de son partenaire.

Chaque année, la police intervient dans plus de 10 000 situations de violence entre partenaires. Et ce ne sont là que les situations rapportées. Le nombre réel de victimes est certainement beaucoup plus élevé.

Pour les enfants, le phénomène est tout aussi préoccupant. Face à l’ampleur de ces chiffres, il y a urgence à agir au niveau national pour lutter contre ce fléau.

Les conséquences des violences intra-familiales sur les victimes

Au-delà des blessures physiques immédiates, les violences intra-familiales laissent des séquelles psychologiques profondes chez les victimes, adultes comme enfants. Stress post-traumatique, dépression, troubles anxieux, les impacts sont multiples. Ces victimes connaissent également des difficultés relationnelles, une perte d’estime de soi et de confiance en soi.

Chez l’enfant, les violences vécues au sein de la cellule familiale ont des répercussions majeures sur son développement psycho-affectif et son épanouissement. Outre les troubles psychologiques, on observe des retards de croissance, des troubles du comportement et des difficultés scolaires.

Les conséquences à long terme sont un risque très élevé de marginalisation et de reproduction des schémas de violence à l’âge adulte. Il est donc indispensable de consulter un spécialiste lorsque l’on a été victime de ce type de violence.

Les ressources disponibles pour les victimes de violences intra-familiales

En Belgique, un arsenal législatif permet de lutter contre les violences intra-familiales et d’accompagner les victimes. Des mesures de protection des victimes existent également.

Sur le plan médical et psychologique, de plus en plus de professionnels sont formés à l’accueil et à la prise en charge spécifiques des victimes de violences. Les ressources se développent pour permettre aux victimes de reprendre leur vie en main et de surmonter ces traumatismes.

Toutefois, l’accès à ces aides reste complexe et limité. Il est nécessaire de renforcer et mieux coordonner les dispositifs d’aide aux victimes sur tout le territoire belge. Chaque victime doit pouvoir être écoutée, protégée et accompagnée.